Président: Emmanuel Dhyne (BNB/NBB-UMONS)
Chaînes de valeur mondiales et emploi en Belgique : le rôle des exportateurs
Bernhard Michel (Bureau fédéral du Plan)
L’emploi lié aux exportations comprend aussi bien l’emploi dans des entreprises exportatrices que l’emploi dans des fournisseurs situés en amont dans les chaînes de valeur. Ces emplois directs et indirects liés aux exportations peuvent être estimés en combinant des données sur l’emploi avec des tableaux input-output qui mettent en évidence les relations inter-industrielles. Dans ces tableaux, les branches d’activités regroupent les entreprises selon le type de biens et services qu’elles produisent mais sans distinction des exportateurs. Or, de nombreuses études ont montré qu’il existe d’importantes différences entre exportateurs et non-exportateurs au sein des branches, notamment en termes de taille et de productivité. Les estimations des emplois liés aux exportations peuvent être biaisées si cette hétérogénéité n’est pas prise en compte pour des paramètres qui définissent le processus de production comme le recours à des inputs importés et l’intensité en main d’œuvre. Afin de remédier à ce problème, cette étude présente un tableau input-output pour la Belgique avec une désagrégation des branches manufacturières en entreprises tournées vers l’exportation et entreprises tournées vers le marché domestique. Cette désagrégation est réalisée à partir de microdonnées. Les entreprises sont considérées comme exportatrices dès lors que minimum 25% de leur chiffre d’affaires est réalisé à l’exportation. Les indicateurs basés sur ce tableau confirment la différence en matière de processus de production entre ces deux types d’entreprises. Des données sur l’emploi par branche avec la même désagrégation y sont ajoutées pour l’estimation des emplois directs et indirects liés aux exportations. Cela permet aussi de montrer dans quelles branches et types d’entreprises se situent ces emplois.
Participation aux échanges internationaux et caractéristiques des entreprises
Emmanuel Dhyne (BNB/NBB-UMONS)
Sur la base des articles produits par la Banque au cours des 5 dernières années sur le thème de l’impact de la participation aux échanges internationaux sur les performances des entreprises, je propose un résumé des principaux enseignements.
La position des entreprises dans la chaîne de valeur influence-t-elle la productivité et les salaires ?
Benoît Mahy (UMONS)
Cette contribution a pour objectif d’estimer l’impact d’une mesure directe de la position en amont de la chaîne de production sur la productivité, les coûts salariaux et les profits des firmes belges. Elle fusionne des données de panel détaillées couvrant la période 2002-2010 à une base de données unique développée par Dhyne et al. (2015) contenant une information précise de la position annuelle de la plupart des firmes privées dans la chaîne de valeur. Elle considère la méthodologie initiée par Hellerstein et al (1999) pour estimer des modèles dynamiques au niveau de la firme. Les résultats montrent que la productivité augmente en moyenne de 5% lorsque la position monte d’une étape dans la chaîne de valeur et que les gains de productivité se répartissent moitié-moitié entre salaires et profits. Mais la position en amont s’avère plus favorable aux salaires si les firmes évoluent dans des environnements moins concurrentiels, où l’élasticité-prix de la demande est inférieure. Ces résultats sont donc compatibles avec la proposition suivant laquelle les activités des firmes devraient se positionner plus en amont de la chaîne de valeur, que se situer plus haut dans la chaîne de valeur pourrait aussi faciliter le contrôle des firmes sur des activités stratégiques situées en aval. Ils peuvent aussi se comprendre en appliquant le modèle de Melitz (2003) au cadre des chaînes de valeurs.
Globalization and the urban-rural divide in France
Gonzague Vannoorenberghe (UCLouvain)
This paper tests whether economic ties between French urban and rural territories have decreased over the last decades, and whether globalization has played a role in this evolution. A common criticism to globalization suggests that it benefits mostly cities, while cutting the links between those cities and their rural hinterland, which miss most of the benefits. Using data on the universe of French establishments in the last 25 years, we compute the correlation of employment growth between urban and rural regions in France and its evolution over the last 25 years. We also compute different measures of exposure to globalization of local territories, such as their integration in global multinational networks or their exposure to trade, as well as measures of economic links between French territories. We investigate whether those regions that have been more exposed to globalization are less correlated with other French regions and have progressively become more disconnected from the rest of the territory.
Trade protection along supply chains
Paola Conconi (ULB)
In a world with cross-border supply chains, trade policy has effects not only on the protected sectors, but also on the industries they are linked to. In this paper, we combine detailed data on US temporary trade barriers (TTBs) over the 1988-2011 period and disaggregated input-output tables to examine the effects of protectionist measures along supply chains. We instrument protectionist measures with i) the importance of industries in swing states during an election term and ii) the experience acquired by industries in petitioning for TTBs. We find that trade protection has a large negative effect on employment and production in downstream industries. Our baseline estimates indicate that a one standard deviation increase in input protection reduces the annual growth rate of employment and production in downstream manufacturing industries by 1.2 and 1.6 percentage points, respectively. The results are stronger when protection applies to key inputs.
Global value chains, trade shocks and jobs: an application to Brexit
Hylke Vandenbussche (KU Leuven)
We develop a network trade model with country-sector level input-output linkages with the objective of evaluating trade shocks. This framework includes (1) domestic and global value chain linkages between all country-sectors, (2) trade flows via domestic and foreign sectors to a final destination, (3) value added rather than gross trade flows. The model is applied to the sectoral World Input Output Database (WIOD) to predict the impact of Brexit for every individual EU country by aggregating up the country-sector effects. In contrast to other studies, we find EU-27 job losses to be substantially higher than hitherto believed as a result of the closely integrated EU network structure. Upstream country-sectors stand to lose more from Brexit due to their network centrality.
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